Reconstruction

L’interview de Fabrice Bonnifet
Directeur Développement Durable & Qualité, Sécurité, Environnement du Groupe Bouygues

"L’économie de marché n’est pas compatible avec la durabilité du monde et ne l’est donc certainement pas pour le secteur du bâtiment."

Directeur Développement Durable & Qualité, Sécurité, Environnement du Groupe Bouygues, Président du Collège des Directeurs du développement durable (C3D), Administrateur de The Shift Project et Co-auteur du livre sur “L'Entreprise Contributive, concilier monde des affaires et limites planétaires” (édition DUNOD), Fabrice Bonnifet est une des personnalités les plus reconnues du secteur de l'Immobilier et de la construction. Rencontre avec ce visionnaire engagé depuis des années en tant qu'agitateur, médiateur et solutionneur sur la question de la transformation durable de nos secteurs.

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Pourriez-vous retracer rapidement le parcours qui vous a mené vers vos choix de carrière, ce qui les a influencés, simplement, ce qui fait de Fabrice Bonnifet lʼhomme et le professionnel que nous connaissons aujourdʼhui ?

Le hasard compte pour beaucoup dans mon histoire. Mais un moment clé a été en 2006 le visionnage du documentaire, Une vérité qui dérange (An Inconvenient Truth) de Al Gore et Davis Guggenheim. À cette époque, la prise de conscience environnementale n'était pas encore aussi développée qu'aujourd'hui, mais ce film a véritablement agi comme un électrochoc. Ce qui a conduit à la création de la direction du développement durable du groupe Bouygues que j'ai eu l'opportunité de piloter. Au fil des années, j'ai bénéficié de nombreuses rencontres avec des scientifiques et des spécialistes, je me suis également beaucoup auto-formé ce qui a enrichi ma compréhension des enjeux environnementaux et mʼa permis de me familiariser avec les faits scientifiques qui sont essentiels. Cela a renforcé ma conviction qu'il existait de réelles possibilités d'agir au sein de mon entreprise, mais aussi au-delà, en m'impliquant dans des initiatives comme l'association C3D ou The Shift Project. Mon parcours depuis 2006 fait que je ne vois plus les choses de la même manière qu'à mes débuts. Cette évolution personnelle comme professionnelle définit aujourd'hui ma vision de notre rôle en tant qu'entreprise et de l'impact que nous pouvons avoir sur notre planète.

Quels étaient vos objectifs personnels, la vision que vous souhaitiez réaliser au début de cette prise de poste ? Aujourdʼhui, 18 ans plus tard, en quoi considérez-vous avoir réussi ou au contraire failli à vos ambitions ?

Non, il n'y a aucun objectif atteint. Ce serait une prétention sans nom de dire que les objectifs sont atteints. Au début de ma prise de poste, nous nʼavions quʼune compréhension limitée de lʼimpact de nos activités, et les initiatives en matière de responsabilité sociétale étaient souvent perçues comme des mesures secondaires. Nous étions encore à un stade où les actions se limitaient à des gestes simples comme éteindre les lumières ou imprimer de manière plus efficace. Ça fait rire maintenant, mais il faut remettre dans le contexte de l'époque. Au fil des années, particulièrement à partir de 2015 avec la COP21, nous avons commencé à réaliser que les enjeux dépassaient largement ces actions ponctuelles. Lʼattention sʼest peu à peu déplacée vers une véritable réflexion sur nos modèles économiques. Le choc de crises, comme celle du COVID, a accentué cette prise de conscience, bien que nous soyons encore loin dʼun changement systémique. Je dirais que nous avons réussi à faire progresser la sensibilisation autour de ces problématiques, même si cela ne suffit pas. La transformation des modèles économiques vers une durabilité réelle est un défi que nous nʼavons pas encore pleinement relevé. Dans les années à venir, il faudrait réussir une transition encore plus marquée vers des pratiques durables, aller au-delà d'une simple prise de conscience et viser une intégration complète de la durabilité dans nos modèles d'affaires.

Quel rôle considérez vous tenir dans la transformation et lʼévolution de nos secteurs ? Est-ce celui dʼagitateur, de médiateur, de leader ou encore celui de solutionneur ? Quelles sont selon vous les responsabilités qui y sont attachées ?

Tous, selon le contexte et les interlocuteurs que je rencontre, je peux être amené à jouer chacun de ces rôles. La réalité est que le niveau de maturité en matière de durabilité varie considérablement dʼune personne à lʼautre. Face à des interlocuteurs déjà sensibilisés, j'adopte une approche plus “solutionnisteˮ, cherchant à co-construire des initiatives concrètes. En revanche, lorsqu'il s'agit de partenaires ou clients encore réticents, je me positionne comme un agitateur, cherchant à susciter des réflexions et à les faire douter. Dans des circonstances où je fais face à des décideurs prêts à promouvoir le changement, j'endosse le rôle de prescripteur, recommandant des actions précises. Il est vrai toutefois, que souvent, les clients ne semblent pas encore au fait des enjeux environnementaux, ce qui rend alors essentielle la nécessité de les sensibiliser. En ce sens, la prescription des clients constitue un levier d'accélération permettant d'orienter nos offres vers des modèles plus durables.

Le secteur de lʼimmobilier et de la construction est un des plus polluant aujourdʼhui. Quels sont selon vous, les freins principaux à une accélération de son processus de transformation ?

Le secteur immobilier et de la construction fait face à des défis majeurs en matière de transformation durable, en particulier en ce qui concerne le réemploi. Tout d'abord, l'absence de recommandations explicites en faveur du réemploi par les maîtrises d'ouvrage demeure un frein. Bien qu'il y ait une évolution, il est essentiel d'encourager une fiscalité favorable, comme une TVA réduite pour les matériaux issus de la réutilisation, afin de rendre ces choix plus attractifs financièrement pour les projets de construction. Ensuite, il y a un frein psychologique à surmonter. Beaucoup de maîtrises d'ouvrage perçoivent encore le réemploi comme étant de moindre qualité, ce qui crée un obstacle à son intégration. Il est essentiel de redéfinir leur vision du réemploi, pour quʼils puissent être fiers de lʼintégrer dans leurs projets et quʼils reconnaissent quʼil peut être synonyme de qualité et de durabilité. Par ailleurs, l'adoption du modèle "as a service" pourrait révolutionner notre approche de la propriété dans le bâtiment. Ce modèle consiste en la séparation entre la propriété des bâtiments et celle des équipements qui les composent. Les équipementiers, en retenant la propriété des équipements tout en offrant aux utilisateurs un droit d'usage, pourraient avoir tout intérêt à garantir la longévité de ces équipements. Cela permettrait de réduire considérablement l'empreinte carbone associée et de mieux gérer les ressources. Un autre aspect clé est l'utilisation intensive des bâtiments. Optimiser l'usage pour qu'ils soient utilisés davantage et par différents types d'utilisateurs pourrait améliorer la rentabilité sans tenir compte de la surface initiale de construction. Cela contribuerait à réduire l'empreinte environnementale par utilisateur, facilitant ainsi l'émergence de modèles économiques plus responsables. Dans ce contexte, il est crucial de revoir les rôles des acteurs traditionnels du bâtiment et de favoriser lʼémergence de nouvelles compétences, notamment autour de la gestion optimisée des espaces. Enfin, il est important de noter que la transition vers ces nouveaux modèles économiques ne sera pas sans ses difficultés initiales, en particulier pour les petites entreprises qui n'ont pas encore les moyens de fonctionner sur ce principe de service. Ensemble, nous devons travailler à lever ces obstacles pour permettre une transformation efficace et durable.

Le Groupe Bouygues est un acteur majeur de lʼécosystème du BTP, comment son positionnement a évolué ces 20 dernières années pour sʼaffirmer dans un fonctionnement plus durable ? Quelles sont les initiatives et démarches principales qui accompagnent aujourdʼhui son implication dans la transformation de nos secteurs ?

Notre évolution sur ces dernières années repose sur notre envie dʼinnover, mais aussi aller au-delà des pratiques habituelles de nos secteurs face aux standards de durabilité. Notre engagement vers une transformation durable se traduit par plusieurs initiatives clés. Nous avons renforcé notre position dans l'utilisation de matériaux durables, comme le biosourcé et le géosourcé. Nous avons par exemple développé Wewood, spécialisé dans la construction bois et biosourcée. Nous réintroduisons des pratiques, telles que la construction en pierre, qui est reconnue pour son faible impact carbone. Nous nous inscrivons dans une réflexion globale sur l'impact environnemental de nos choix de matériaux. Parallèlement, face à lʼenjeu de la massification réemploi, nous avons développé Cyneo, Valormat et Ecotri, des plateformes de recyclage qui donnent une seconde vie aux matériaux issus de l'aménagement et de la déconstruction partout en France. En matière de modèle d'affaire, nous avons développé notre concept de Bâtiment Hybride à Économie Positive BHEP. Ce modèle nous permet de concevoir des bâtiments qui génèrent de l'énergie tout en étant rentables. Cette transition vers une approche où le bâtiment devient un centre de recettes plutôt qu'un simple centre de coûts nous positionne comme précurseurs sur ce marché. En intégrant l'autoproduction d'énergie et en favorisant une gestion intelligente des ressources, nous réduisons l'empreinte carbone tout en offrant une valeur ajoutée à nos clients. Nous nous concentrons également sur l'évolution des modèles constructifs vers des solutions modulaires et réversibles, facilitant ainsi les transformations d'usage des bâtiments. Par exemple, un immeuble de bureaux peut être réaménagé en logements sans nécessiter une démolition complète, ce qui renforce la durabilité des constructions. Nous systématisons ce type de réflexion sur l'ensemble de nos projets, car il est essentiel d'adapter notre architecture aux besoins changeants des territoires. Notre évolution repose sur une approche intégrée qui prend en compte non seulement les matériaux utilisés, mais également l'efficacité énergétique et l'urbanisme. Chacune de nos initiatives s'inscrit dans notre volonté de bâtir un avenir plus responsable, tant pour notre entreprise que pour notre société dans son ensemble.

Vous venez dʼévoquer le BHEP concept mis au point par Bouygues en 2018, pouvez vous nous parler la genèse de celui-ci et les ambitions quʼil porte pour votre entreprise, mais aussi notre secteur et notre société à plus grande échelle ?

Mon métier consiste à accompagner les unités opérationnelles vers une réinvention de leurs modèles d'affaires. Le concept du BHEP a été initié dans cette recherche visant à transformer le modèle économique traditionnel du secteur de la construction. En 2018, nous avons donc élaboré une méthode inspirée de mon livre, L'entreprise contributive, Concilier monde des affaires et limites planétaires, qui permet de repenser notre approche en tenant compte non seulement des contraintes, mais aussi des opportunités d'amélioration. Lʼidée est dʼadopter une vision globale où l'efficacité ne se mesure pas uniquement à l'échelle des mètres carrés, mais plutôt à l'utilisation optimale des espaces par les utilisateurs. Pour cela, il est essentiel d'intensifier l'usage des surfaces disponibles. Par exemple, un restaurant d'entreprise doit être requalifié pour attirer les utilisateurs en dehors des horaires de travail, ce qui peut être fait en repensant son ambiance, sa décoration et son attractivité. De même, les salles polyvalentes ou les parkings, qui sont sous-utilisés, pourraient être accessibles à des associations ou pour des événements, tirant ainsi parti de l'infrastructure déjà existante et augmentant leur rentabilité. La valeur ajoutée du BHEP réside dans sa capacité à maximiser lʼutilisation des ressources tout en réduisant les coûts. En regroupant des usages variés au sein d'un même espace, nous pouvons créer des bâtiments plus fonctionnels et économiquement viables. Cela a un impact non seulement sur notre entreprise, en générant de nouvelles sources de revenus, mais également sur l'ensemble du secteur du bâtiment et la société dans son ensemble, en nous orientant vers un modèle plus durable et plus efficient. Le BHEP représente donc une réponse adaptative aux défis contemporains en matière de ressources et de développement durable.

L'économie de marché est-elle compatible avec la décarbonation massive de nos secteurs ?

Lʼéconomie de marché nʼest pas compatible avec la durabilité du monde et ne lʼest donc certainement pas pour le secteur du bâtiment . Il est évident que le modèle économique actuel ne favorise pas la durabilité. Loin d'être compatible avec la nécessité de protéger l'environnement, l'économie de marché privilégie souvent des intérêts à court terme au détriment du vivant. Actuellement, la liberté d'achat et de construction se fait sans prendre suffisamment en compte les impacts environnementaux. La construction sur des terres fertiles, pose par exemple un réel problème. Il est impératif d'inclure des représentants de l'environnement au sein des instances décisionnelles pour qu'ils participent à l'élaboration des règles et des stratégies. Nous devons commencer à considérer que la protection de la biodiversité et des ressources naturelles est primordiale. À l'heure actuelle, le marché n'intègre pas les coûts des externalités négatives, tels que les émissions de carbone ou la destruction d'habitats naturels. Lorsqu'un bâtiment est construit sur des terres arables, il n'y a aucune sanction pour les dommages causés à la biodiversité. C'est cette absence de responsabilité qui rend le prix du marché caduc, car nous ne prenons en compte que les bénéfices immédiats sans tenir compte des véritables coûts à long terme pour la planète. Pour que l'économie de marché puisse devenir compatible avec la décarbonation, il faudrait démontrer que chaque projet de construction ne se contente pas de compenser ses impacts, mais contribue également à restaurer l'environnement. Nous sommes très loin de cette situation aujourd'hui. La transition vers un modèle économique régénératif est non seulement souhaitable, mais est aujourdʼhui nécessaire. Ce modèle devrait être centré sur la préservation du carbone et de la biodiversité. Le vrai défi réside dans notre capacité à agir rapidement et efficacement. Nous savons ce qu'il faut faire, mais le temps disponible pour le faire s'amenuise. Il est nécessaire dʼœuvrer dès maintenant, afin que la prochaine génération puisse prendre le relais plus facilement et agir pour un avenir durable. Dans le cas contraire, nous nous dirigeons vers une impasse.

Vous nous avez récemment évoqué un triple défi de la construction : carbone, biodiversité et ressources. Pourriez-vous développer les enjeux soulevés par ses 3 axes et comment leur prise en main permettra selon vous un accomplissement des objectifs du cap 2050 pour le secteur du bâtiment ?

Notre modèle constructif, doit se réinventer totalement tant pour la construction neuve que pour la rénovation du parc existant, qui représente une part significative des bâtiments que nous utiliserons en 2050. Près de 75% à 80% des bâtiments qui seront en usage en 2050 existent déjà. Nous devons donc nous attaquer à la problématique de la performance énergétique des bâtiments existants, souvent mal classés au niveau de leur étiquette énergétique. Ce défi nécessite des travaux considérables, car chaque bâtiment est unique en termes de conception et d'architecture, ce qui rend les solutions de rénovation complexes et sur-mesure. À cela sʼajoute un manque criant de main dʼœuvre dans le secteur. Nous peinons à trouver des professionnels capables d'effectuer des rénovations de qualité, un défi qui aurait dû être anticipé par une réorientation des programmes de formation il y a deux décennies. Les entreprises doivent ainsi investir plus dans la formation de leurs employés pour pallier ce manque. En outre, la question de la sous-utilisation des infrastructures est un enjeu majeur. La surconstruction conjuguée à un faible taux d'occupation de nombreux bâtiments pose des problèmes économiques et environnementaux. Il serait plus judicieux de favoriser l'intensification de l'usage des bâtiments existants, plutôt que de continuer à en construire de nouveaux. Cela permettra non seulement de générer des recettes pour financer les travaux nécessaires, mais aussi de diminuer l'empreinte carbone globale. Il est donc impératif de nous concentrer sur la rénovation de l'existant, dʼaméliorer la formation des travailleurs du bâtiment, et de repenser notre approche du développement immobilier pour favoriser une utilisation plus efficace de nos infrastructures. C'est en répondant à ces défis que nous pourrons véritablement progresser vers une construction plus durable et moins polluante.

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Quels sont selon vous les fonctionnements ou habitudes que nous devrons remettre en cause dʼici à 2050 ? Quelles pratiques actuelles deviendront inconcevables à l'avenir pour vous ?

Notre approche conventionnelle, centrée sur la seule construction sans prendre en compte l'intensification de l'usage, le réemploi et la reconfiguration des espaces, doit évoluer. Actuellement, nous nous focalisons principalement sur les matériaux et l'amélioration de la performance thermique des bâtiments, mais cela ne suffit pas pour atteindre un véritable net zéro. Pour y parvenir, il est crucial de repenser l'ensemble du cycle de vie des bâtiments, en intégrant non seulement l'acte de construction, mais aussi l'usage, l'exploitation et l'interaction avec leur écosystème. À l'avenir, il ne sera plus envisageable de concevoir des bâtiments comme des entités isolées. Nous devons développer des structures qui fonctionnent en synergie, permettant notamment de partager les flux d'énergie et d'eau. Par exemple, la chaleur générée par un data center pourrait être utilisée pour chauffer d'autres bâtiments, et les eaux pluviales récupérées pourraient être redistribuées pour répondre aux besoins sanitaires de plusieurs installations.

Administrateur de The Shift Project, vous portez avec cette initiative la question de la transition énergétique mondiale. Quelles sont les solutions identifiées et immédiatement exploitables pour favoriser la performance énergétique des bâtiments ?

e considère qu'il existe plusieurs solutions immédiatement exploitables pour améliorer la performance énergétique des bâtiments. Tout d'abord, il est crucial de procéder à la rénovation des bâtiments les plus énergivores, les "épaves thermiques". Ces bâtiments sont nombreux à travers le monde et représentent une opportunité significative d'amélioration. Parallèlement, il est essentiel de se pencher sur l'intensité d'usage des espaces construits. De nombreuses surfaces ne sont pas pleinement utilisées, ce qui constitue une perte d'opportunité. En combinant la rénovation de bâtiments avec une utilisation plus intensive de ceux-ci, nous pouvons atteindre des résultats bénéfiques sur plusieurs fronts. Il ne suffit pas de rénover ; il faut le faire de manière stratégique sur des bâtiments qui répondent à des besoins. En réhabilitant des structures utiles et en favorisant un usage optimal, nous pouvons générer des gains économiques pour les propriétaires et les locataires, tout en contribuant à la protection de notre planète. Cela nous permettra de diminuer la pression sur nos ressources en réutilisant des bâtiments sous-utilisés plutôt que de les laisser devenir des actifs abandonnés. Enfin, il est également important de considérer ce que nous faisons avec les terrains libérés. Nous avons la possibilité de réaménager ces espaces pour créer de nouveaux bâtiments qui répondent aux besoins des communautés ou de restaurer des zones en pleine terre, contribuant ainsi à réduire l'urbanisation minérale et à revitaliser nos villes.

La question de la fin, à quel acteur donneriez-vous la parole pour sʼexprimer sur les enjeux du mieux construire ? des thèmes particuliers sur lesquels il devrait sʼexprimer selon vous ? pourquoi lui/elle ?

Pour aborder les enjeux du mieux construire, je pense qu'il serait pertinent de donner la parole à Philippe Bihouix. Il est non seulement le directeur général d'Arep, mais il a également développé une multitude d'initiatives en matière de construction durable, de low-tech et de modèles architecturaux sobres. Je citerais également Philippe Madec, qui œuvre avec passion dans le domaine de l'architecture sobre. Chez Bouygues, nous avons intégré ce concept d'archisobre dans notre approche, mais Philippe Madec le défend depuis longtemps. Nos visions se rejoignent, et il saura exprimer des idées complémentaires aux miennes. Bien que de nombreuses voix réfléchissent sur ces problématiques, le véritable défi réside dans la nécessité de changer les habitudes et de remettre en question les certitudes des acteurs du secteur. Pendant plusieurs décennies, notre modèle de construction a négligé le coût réel, tant en termes d'empreinte carbone que de biodiversité. Les chiffres sont alarmants : en 50 ans, nous avons assisté à la disparition de trois quarts des vertébrés, des oiseaux et des insectes. Ce constat souligne l'urgence de repenser nos pratiques de construction pour aller vers un avenir plus durable.

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Clémence Béchu, Directrice Générale associée de Bechu & Associés nous offre un éclairage fascinant sur les défis et les opportunités auxquels nos secteurs font face.
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Rodolphe DEBORRE

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Rodolphe Deborre, Directeur Innovation et Renaissance Écologique chez Rabot Dutilleul, partage sa vision engagée pour un avenir plus durable des secteurs de l’immobilier.